lundi 29 avril 2019

Un grand vin Rochelais… Oui mais il y a plusieurs siècles !

Le saviez-vous... un grand vin, à La Rochelle ? Eh oui… s’il y a belle lurette que le raisin ne se ramasse plus autour de La Rochelle et que les vignes ont disparu du paysage rochelais ! La viticulture fit pourtant autrefois la fortune et la gloire de la ville. Et au Moyen Âge, le vin rochelais fut même l’un des crus les plus renommés…

Bien avant le Moyen Âge, la vigne était cultivée sur cette terre ! Des villas antiques fouillées par les archéologues ont révélé les traces de bassins, où l’on foulait du pied le raisin pour en extraire le jus. Mais ce n’est que bien des siècles plus tard que le pays rochelais s’habilla de feuilles de vignes. La viticulture fut ainsi, en partie, à l’origine de l’essor du commerce maritime rochelais, quasiment dès la naissance officielle de la ville, vers 1130, après la chute de Châtelaillon. Le premier grand vignoble de l’Aunis apparaît vers le XIIe siècle. Un siècle, qui fut une période de forte croissance économique, due notamment à plusieurs raisons… la douceur du climat, la stabilité du pouvoir politique, l’utilisation de nouvelles techniques (moulins à eau et à vent), les grands défrichements et la croissance démographique. Le territoire était couvert de vignobles à 90 %, de La Rochelle à Esnandes. C’étaient de petites parcelles, bordées de haies et de chemins. Deux marchés importants se développèrent en parallèle à La Rochelle : le vin et le sel, tous deux favorisés par le soleil et l’océan. On paria à l’époque sur le succès de ces deux denrées, à forte valeur ajoutée. Quitte à devoir importer les céréales et à dépendre d’autres régions ! « Sachez qu’il y a dans le royaume abondance de vin en trois endroits : La Rochelle, Beaune et Auxerre », écrivait le moine italien Salimbene, en 1248, témoignant de l’importance du vignoble rochelais, qui englobait en fait l’Aunis. Car les appellations n’existaient pas encore, mais il fallait bien donner un nom à ce vin. On le baptisa donc du nom de la ville d’où il était exporté… Vin de La Rochelle !

Le vin de l’époque n’avait sans doute rien à voir avec les crus que l’on connait aujourd’hui. Certains étaient peut-être même proches de la piquette ! C’est peut-être la raison pour laquelle ils étaient appréciés en Europe du Nord, où il faisait un peu plus froid. L’autre explication est que, grâce à son port, qui donnait un accès direct à l’Atlantique, le vin de La Rochelle était plus facile à transporter que celui de Bordeaux, donc moins cher. Il tenait, en tout cas, plus du vin de table que du vin de prestige. Il fallait le consommer dans l’année, les conditions de conservation n’étant pas ce qu’elles sont aujourd’hui ! La production de vin rochelais décline lentement au cours de la Renaissance. À partir du XVIe siècle, les rochelais se sont lancés dans d’autres investissements… La découverte d’un Nouveau monde ouvre en effet de nouveaux débouchés, qui verront naître une autre forme de commerce maritime, triangulaire celui-là…

"De nos jours, Le vin Rochelais n’est plus… Néanmoins rassuré vous, il a été remplacé par le cognac et le pineau autres gloires ! Mais cela est un autre chapitre..." 

Éric.L

Source d’inspiration : « Commerce maritime rochelais à la fin du Moyen Âge », de Mathias Tranchant (Presses Universitaires de Rennes, 2003). Autres sources : « Histoire de la vigne et du vin en France, des origines au XIXe siècle », de Roger Dion, Paris, 1959) ; « Œuvres de Henri d’Andeli », d’Alexandre Héron (A. Claudin, 1881).


mardi 23 avril 2019

L'éclade, vous Connaissez ?

Vous aimez les moules, nature, marinières ou en sauce Mouclade ? Alors, vous aimerez l’éclade, c’est l’appellation officielle, mais les gens d’ici disent généralement la « terrée », car à l’origine les moules étaient disposées sur la terre des marais et recouvertes de tiges de fèves desséchées. L’éclade est une préparation typique de moules de Charente-Maritime, et plus particulièrement de l’île d’Oléron et de la région de Royan.  L'éclade ou terrée se déguste avec les amis, dans le jardin.

Voulez-vous la recette ? Il vous faudra 500 grammes de moules de bouchot par personne, une planche d’environ 50 cm par 50 cm, (un conseil, n’utilisez pas de bois traité) et un sac d’aiguilles de pins que vous irez ramasser avec les enfants, dans la forêt de la Palmyre ou ailleurs. Quand les moules auront été lavées, le plus dur restera à faire ! Il vous faudra réussir un numéro d’équilibriste, en faisant tenir les moules debout sur la planche, bien serrées les unes contre les autres, pointe tournée vers le ciel bleu. Je vous donne une petite astuce pour réussir, mettez au centre de la planche une moitié de pomme de terre pour tenir les premières moules debout. Quand c’est bien parti, ça marche, vous verrez. Puis vous recouvrirez le tout avec vos aiguilles de pins (environ 50 cm) et vous craquerez l’allumette pour la mise à feu. Attention, mettez le feu aux moules, pas à la maison ! Je vous recommande également de ne jamais faire d’éclade dans la forêt !

Et là... ô délices de l’œil et du palais !
Pendant que les moules cuiront dans leurs coquilles et dans leur jus (en quelques minutes), vous aurez préparé de bonnes tartines de pain beurrés, frais ou grillé, avec des tranches de pâté de pays, ainsi que le vin blanc du pays charentais qui accompagneront délicieusement ce repas. N’oubliez pas la grande bassine d’eau à proximité, pas pour la boire, mais pour vous rincer les doigts, car ce menu gastronomique se déguste avec les doigts et les moules sont noires-noir après cuisson. Autre petit conseil, ayez une tenue vestimentaire adaptée et pas fragile. Bon appétit !

Si vous avez les moules, le matériel, mais pas le jardin, c’est plus prudent d’aller déguster l’éclade sur les bords de la Seudre à La Tremblade où des pêcheurs sympathiques vous accueillent dans leurs pittoresques cabanes transformées pour vous, le temps des vacances, en salles de dégustation. Je vous recommande aussi ‘La Bonne Renommée’ et le restaurant de la famille Razé. Il arrive également que les villes de vacances organisent des éclades géantes pour les vacanciers. Allez-y, c’est très convivial !

" L’éclade, Une manière conviviale et sympathique de manger en famille, entre amis, des moules ! "

Éric.L




lundi 22 avril 2019

Royan... Une île mystérieuse sans nom au large !

Elle est apparue il y a quelques année dans l’estuaire de la Gironde à la faveur d’une tempête à 10 km de Royan. L’île sans nom est devenue depuis une curiosité scientifique et un attrait pour les plaisanciers !

Ici, pas de vendeurs de chichis, un sable blanc immaculé, une eau limpide d’un vert profond, que l’on veut croire tropicale tellement les poissons semblent proches. Est-ce pour ces qualités que le site est aussi surnommé "Tahiti" par les initiés? Mais ne cherchez pas les palmiers, ils n’ont pas eu le temps de pousser ! Près du phare de Cordouan, il y a cette curiosité, une création et un mystère de la nature ? En tous cas, l'océan Atlantique a accepté de céder une partie de son domaine à dame terre. Un ailleurs en plein Golfe de Gascogne, un terrain de jeu fantastique pour plus d’un scientifique. C’est un lieu assez extraordinaire parce que c’est un lieu vierge. Malheureusement depuis sa naissance observée en mars 2009, ce site est très visité et peu respecté par les curieux. Des bateaux de plaisance y font escale le temps de baignades et de dépôts de détritus de toutes sortes. Ceux-ci piétinent la végétation et font fuir les oiseaux qui en ont pris possession.

Mais au fait à qui appartient-elle? Cette île n'appartient à personne même si celle-ci a été rattachée à la commune de Le Verdon sur Mer. En fait elle est dans le domaine maritime de la France, c'est donc une île française... Et si l’îlot restait un paradis préservé… grâce à un parc maritime marin? Un projet d’aire maritime protégée (AMP) est en développement sur la zone de l’estuaire contenant Cordouan. Il pourrait l’englober si son écosystème devient durable. A cette condition, la seule île apparue en France depuis Armotte, voici cinq siècles, pourra peut-être entrer dans les livres de géographie.

"Émergé de nulle part... en plein milieu d'un paysage marin pourtant bien connu ! Ce lieu intrigue car il garde une part de mystère, ou l'on reste à l'affût de découvrir un trésor des temps anciens..."

Éric.L

Royan, une île mystérieuse sans nom au large

Brouage 1er port européen de sel… Oui mais il y a quatre siècles !

Un très beau lieu de Charente-Maritime à découvrir ! Un village totalement transformé depuis que dame nature lui a joué un drôle de tour ! Brouage était un port de commerce très fréquenté aux XVIe et XVIIe siècle. Seulement voila... c’était jusqu’à ce que la mer se retire et laisse le village à sec !

C’est un lieu rare et chargé d’histoire, la place forte de Brouage détient un très riche passé historique. La ville de Brouage a été créée vers 1555 par Jacques de Pons. Positionnée à l’entrée de l’ancien golfe de Saintonge, la cité eut d'abord une vocation commerciale, grâce à une denrée indispensable à l'époque, l'or blanc : le sel. À partir du XIVe siècle, le commerce du sel de Brouage prit une dimension internationale. Le port devint un des plus importants d’Europe pour le sel et faisait vivre tout un peuple (sauniers, mariniers, pêcheurs de morue, etc.) Jusqu'à 200 bateaux pouvaient venir mouiller dans le port pour charger la précieuse denrée, le salage étant le seul moyen de conserver les aliments à l’époque. « Jacopolis sur Brouage », nom originel de la cité, devint ainsi riche et prospère. Puis la cité devient place forte catholique voulue par le cardinal de Richelieu pour contrebalancer l’influence huguenote de La Rochelle. Brouage est aussi considérée comme étant la commune de naissance du géographe Samuel de Champlain, celui-là même qui a participé à la fondation et à la colonisation de la Nouvelle-France, le fondateur de la ville de Québec au Canada.

Le panneau avec le plan de la Citadelle nous  présente Brouage en ces termes:
"Etablie vers 1555, Brouage fut d'abord place Européenne du commerce du sel avant de devenir place Militaire sous l'impulsion de son gouverneur d'alors… Le cardinal de Richelieu. "Construite avec façon et gentillesse", aujourd'hui protégée par le marais littoral, la citadelle se laisse découvrir au gré des bâtiments visités, au détour des bastions et des courtines, au fil des rues. Imaginez le plus beau havre de France: grand port de mer de Louis XIV." Brouage devient en effet le grand port de mer de Louis XIV et la ville a compté jusqu'à 4 000 habitants. Dans la dernière partie du 17ème siècle, le port commence à s’envaser et c’est le déclin de la cité. Rochefort lui ravit son rôle militaire.

La commune vit désormais à l’intérieur des terres, entourée de marais. Si le port a disparu, quelques bateaux demeurent, souvent installés sur des remorques devant la maison de leur propriétaire et une activité ostréicole subsiste encore. Le bourg ancien et Brouage, la citadelle créée au XVIe siècle, ont eu un long destin commun. Les deux villages ont été réunis en 1825 sous le nom de Hiers-Brouage. Cette commune touristique fait partie du Pays Marennes-Oléron.  Aujourd'hui isolée au milieu des marais salants et des parcs à huîtres à deux kilomètres de la mer, la fière citadelle de Brouage était à l'époque du cardinal de Richelieu, le plus beau havre de France...

"Quelques pas dans cette nature intacte agissent comme un véritable voyage dans le temps. Au point de se demander si demain, avec la montée des océans, la mer ne pourrait pas revenir sur son ancien territoire ?"

Éric.L




Pour plus d'information :

   

mercredi 17 avril 2019

Les trésors de Lisette… Un séjour dans une famille de la Belle Epoque !

Ce petit musée plein de charme, se situe sur la petite commune d'Archingeay qui se trouve près du pittoresque village de St Savinien sur Charente (Village de pierres & d'eau), au cœur du triangle Rochefort, Saintes, Saint Jean d'Angely en Charente-Maritime. Ce lieu magique, unique en Europe, agrémenté de devinettes pour petits et grands, expose plusieurs milliers d'objets de la "Belle Epoque". Des objets de cuisine d'antan aux jouets anciens, en passant par une collection de belles boîtes lithographiées et bien d'autres curiosités…

En entrant dans cette ancienne école devenue musée, vous ferez un amusant et émouvant séjour dans une famille à la Belle Epoque ! Au programme, douze scènes et une des plus grandes expositions d'anciens objets culinaires en Europe : cafetières émaillées, moules à gâteaux, balances, ainsi que des curiosités, jouets, mode, miniatures… mais également, une magnifique exposition de boîtes à biscuits, chocolat, thé, café... Imaginez les délices du temps passé dans des déballages prestigieux, qui font rêver les collectionneurs d'aujourd'hui !

C'est en 1995 que le musée est installé dans les locaux de l'ancienne école publique d'Archingeay qui avait été construite à la fin du XIXe siècle. Mais il fallut trois années de travaux et d'aménagement avant l'ouverture du musée qui eut lieu officiellement le 14 juin 1998. Il a acquis au fil du temps une remarquable notoriété à tel point qu'il figure désormais dans de nombreux guides touristiques, mais aussi sur la liste des musées référencés par la maison du tourisme de la Charente-Maritime.

"Un lieu magique, paradis des collectionneurs, qui  fait revivre l'histoire de milliers d'objets de la Belle Epoque…  Vous n'aurez pas assez d'yeux pour tout voir ! Un amusant et émouvant séjour dans une famille à la Belle Epoque !"

Éric.L

Un séjour dans une famille de la belle époque

Pour plus d'information :

   

Les ruches de l'île d'Aix !

La carte postale concernant l’île d’Aix est souvent la suivante... Son musée impérial Napoléon, ses phares jumeaux, ses roses trémières et surtout, ici pas de voiture, ou si peu. Par contre, il y a une calèche tirée par de superbes chevaux de trait. "Les seuls animaux de l’île" selon les dires de celui qui mène l’attelage dans les rues du bourg. Les seuls ? Pas si sûr...

Depuis plusieurs années, le Ministère de l'agriculture a implanté des ruches sur l'île d'Aix pour sélectionner les meilleures d'entres elles. L'objectif de cette sélection est de maintenir le patrimoine génétique de l'espèce. Loin du continent et de la pollution, les abeilles de l'île d'Aix sont très sévèrement sélectionnées. L'idée est simple, les faux bourdons qui vivent ici seront les seuls à féconder les reines vierges qui sont amenées sur l'île. Résistance aux maladies, faculté à mettre beaucoup de provisions de côté pour hiverner, autant de qualités pour ces "super abeilles". Une reine pond jusqu'à 2000 œufs par jour. Les meilleures d'entre elles seront expédiées en France et en Europe pour la bonne conservation du patrimoine génétique de l'espèce.

Mais attention au frelon asiatique qui rode...
Le frelon Vespa Velutina, venu d’Asie, s’attaque aux abeilles et les dévore. Ce frelon est déjà dans le Sud-Ouest et progresse sur le territoire. Un autre ennemi de l’abeille, arrivé lui aussi d’Asie il y a une vingtaine d’années, est l’acarien Vorroa. Ce parasite se nourrit du sang des abeilles et se reproduit sur le couvain. En piquant l’abeille, il lui injecte nombre de virus.

Autre problème... les abeilles rapportent à la ruche tout ce qu’elles prélèvent dans la nature, par l’intermédiaire de l’eau, de l’air et du pollen, et donc beaucoup de polluants comme les pesticides ! Tout le monde est concerné, aussi bien les jardiniers du dimanche traitant leurs rosiers que les viticulteurs, les arboriculteurs et bien sûr les cultures intensives. Mais il n’y a pas que les pesticides qui font du mal aux ruchers, il y a aussi la disparition de la biodiversité. En effet, les agriculteurs qui fauchent quatre fois par an avant que les fleurs ne viennent à maturité, les pâturages permanents que les bêtes broutent toute l’année. Résultat, les abeilles sont touchées de plein fouet par le manque de fleurs et de pâturages. C’est tellement vrai que maintenant elles trouvent plus de nourriture en ville qu’à la campagne, grâce à la plantation d’espèces comme les acacias, les tilleuls, les toitures et murs végétales etc ...

Les abeilles sont en quelque sorte des sentinelles de la santé de la nature et ce qui est certain, c’est que pesticides, OGM, les bouleversements de la biodiversité et climatiques leur sont fatals.

"Trop d’abeilles meurent par notre faute, et il est important de les préserver, car cela aussi fait parti de notre patrimoine !"

Eric.L